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Réunie en marge du 46e Conseil des droits de l’homme, l’Alliance pour le multilatéralisme a tenu sa première réunion de l’année 2021 mercredi 24 février. A cette occasion, le président du Forum sur l’information et la démocratie, Christophe Deloire, également secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a présenté les avancées du groupe de travail sur la soutenabilité du journalisme. 

 

Plus de cinquante ministres des Affaires étrangères se sont réunis en visioconférence dans le cadre de l’Alliance pour le multilatéralisme. Inaugurée par la France et l’Allemagne en septembre 2019, l’Alliance porte des projets internationaux et promeut des initiatives sur les grands défis de la scène internationale tels que l’accès aux soins, le changement climatique et le cyberespace. C’est dans le cadre du lancement de cette Alliance que le Partenariat international sur l’information et la démocratie a été signé en septembre 2019.  

A la suite des prises de paroles des ministres français, allemand, canadien, et finlandais, ainsi que de la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, le président du Forum sur l’information et la démocratie, Christophe Deloire, a présenté les avancées du groupe de travail sur la soutenabilité du journalisme. Lancé en novembre 2020, ce groupe de travail vise à formuler des solutions structurelles pour lutter contre la baisse des revenus du journalisme qui impacte la qualité des contenus,  qui met en danger la survie de nombreux médias d’information, et qui représente un danger démocratique majeur.   

“Les démocraties ont besoin de tiers de confiance dans le débat public, a insisté Christophe Deloire. Avec leur indépendance, savoir-faire et éthique, les journalistes sont censés jouer ce rôle. Mais aujourd’hui, la survie du journalisme de qualité est en jeu. Les plateformes numériques captent la valeur et faussent la concurrence en supprimant la distinction entre les contenus de confiance et les autres formes de contenus (actualités sponsorisées, influenceurs, propagande d’État, rumeurs).”

Il a notamment présenté cinq axes de propositions actuellement développés par le groupe de travail : la nécessité d’imposer aux plateformes numériques une répartition équitable des revenus, la mise en place de taxation corrective et solidaire des plateformes, le développement d’aides à la presse transparentes et neutres, la création de nouveaux statuts pour les médias ou encore l’affection d’une partie de l’aide au développement en faveur des médias d’intérêt public.   

En soutien au groupe de travail, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves le Drian a notamment appelé de ses voeux “des régulations nouvelles pour que les médias puissent continuer à jouer pleinement leur rôle de pilier de la démocratie en dépit des évolutions économiques et technologiques qui viennent aujourd’hui bouleverser leurs modèles de fonctionnement.”   

Pour la secrétaire d’Etat des Affaires étrangères suisse, Livia Leu, “garantir l’accès à des informations factuelles et fiables est essentiel […]. Nous saluons les efforts du Forum sur l’information et la démocratie dans ce domaine.” Enfin, pour le vice-ministre des Affaires étrangères de Lituanie, Mantas Adomenas, “l’accès à des informations fiables et à des médias libres et indépendants reste crucial ainsi que la nécessité de repousser la désinformation et la propagande […]. Nous soutenons les objectifs formulés dans le Partenariat international sur l’information et la démocratie dans le contexte de l’Alliance pour le multilatéralisme”. 

Le rapport final du groupe de travail sur la soutenabilité du journalisme sera publié en mai 2021.