Groupe de travail sur les régimes de responsabilité des réseaux sociaux et de leurs utilisateurs

Pour passer d'un régime d'immunité à un régime de responsabilité en ligne

Le droit classique sur la liberté d’expression (au regard des restrictions raisonnables telles la diffamation et l’injure, les propos de haine et l’apologie de crimes contre l’humanité) n’est pas adapté aux comptes sur les réseaux sociaux, car s’il permet en principe de statuer sur les contenus, il n’apporte pas de garantie effective s’agissant du traitement des comptes eux-mêmes (responsabilités, sanctions, etc). 

Les seules règles sur les suspensions ou suppressions et la visibilité des comptes ont été développées par des plateformes, pas par des institutions publiques. 

Certains exemples ont montré que la modération des comptes ne saurait être laissée à la seule appréciation des plateformes numériques et réseaux sociaux. 

Ainsi devient-il urgent de développer des régimes de responsabilité pour les comptes de réseaux sociaux, fondé sur des principes démocratiques, et mis en œuvre par des institutions publiques.

Rapport

A l’occasion du second Sommet pour l’information et la démocratie, le 22 septembre 2022, le Forum a publié le rapport du groupe de travail intitulé « Des régimes de responsabilité pour les réseaux sociaux et leurs utilisateurs ». S’appuyant sur plus de 80 contributions d’experts internationaux, il développe des régimes de responsabilités spécifiques pour les plateformes numériques et leurs utilisateurs.

 

PERIMETRE

ChapItrE 1

Responsabilité des réseaux sociaux

 La responsabilité des plateformes doit être proportionnelle à leur influence sur le débat public. Les plateformes doivent respecter des processus de décision justes et transparents vis-à-vis de leurs utilisateurs et leur fournir un mécanisme d’appel interne. Le respect des décisions des autorités et tribunaux par les plateformes est primordial. 

Chapter 2

Régime général de responsabilité pour les utilisateurs

Un régime général de responsabilité pour les utilisateurs devrait inscrire dans la loi les droits, les devoirs et les sanctions applicables en cas de non-respect. Les détenteurs de comptes devraient avoir accès à un mécanisme de recours pour contester les décisions des plateformes auprès d’une autorité judiciaire. 

Chapitre 3

Régimes spéciaux pour certaines catégories d’utilisateurs

Journalistes, médias, influenceurs, comptes à forte audience et administrateurs de groupes… Etant donné l’influence de ces catégories d’utilisateurs dans le débat public, il est nécessaire d’établir des régimes spéciaux leur conférant des droits et des devoirs supplémentaires.

Chapitre 4

Gouvernance

Une nouvelle architecture de gouvernance doit être mise en place pour faire appliquer ces régimes de responsabilité aux niveaux nationaux et international. Cela permettra de vérifier laconformité des plateformes avec les règles établies par les institutions démocratiques.

COMITE DE PILOTAGE

Co-présidents

Kjersti Loken Stavrum

NORVEGE

PDG de la holding médiatique Tinius Trust et présidente de Pen Norvège

Damian Tambini

ROYAUME-UNI

Chercheur émérite à la London School of Economics et spécialiste de la liberté d’expression

Membres

Damian Collins

ROYAUME-UNI

Député à la Chambre des Communes, nommé Secrétaire d’Etat chargé des nouvelles technologies et de l’économique numérique en juillet 2022

Anette Novak

SUEDE

Directrice de l’Institut suédois du Film, ancienne directrice du Conseil des médias suédois

Karuna Nundy

INDE

Avocate à la Cour Suprême indienne

Olivier de Frouville

FRANCE

Professeur de droit international à l’Université Paris-Panthéon-Assas

Timothy Garton Ash

ROYAUME-UNI

Professeur d’Etudes européennes à l’Université d’Oxford

Richard Malka

FRANCE

Avocat spécialiste de la liberté d’expression

Bernd Holznagel

ALLEMAGNE

Directeur de l’Institut sur le droit de l’information, des télécommunications et des médias de l’Université de Münster

Jacob Mchangama

DANEMARK

Juriste et directeur du think tank Justitia