Groupe de travail sur les infodémies

Dessiner un cadre de régulation et d'autorégulation

L’infodémie à l’occasion de la pandémie de Covid-19 démontre si besoin en est le caractère impératif de garanties pour la liberté d’opinion et d’expression, notamment pour le droit à l’information fiable, dans l’espace digital.

Le Forum sur l’information et la démocratie lance son premier groupe de travail dont l’objectif est de formuler un cadre de régulation et d’autorégulation en réponse aux infodémies sur quatre sujets spécifiques.

Rapport

Le 12 novembre 2020, le Forum sur l’information et la démocratie a publié le rapport du groupe de travail intitulé « Pour mettre fin aux infodémies ». A partir d’une centaine de contributions d’experts internationaux, il met sur la table 250 recommandations pour endiguer un phénomène qui met en péril les démocraties et les droits humains, y compris le droit à la santé.

Périmètre

Chapitre 1

Méta-régulation de la modération des contenus

Pour passer d’une régulation de contenu à une méta-régulation (régulation des acteurs privés qui édictent les règles de modération), il est nécessaire de développer un corpus de principes dans lequel devront s’inscrire les plateformes et les réseaux sociaux, en conformité avec les normes internationales relatives à la liberté d’opinion et d’expression.

Chapitre 2

Conception des plateformes et fiabilité de l’information

La pandémie a démontré la nécessité d’inverser l’amplification des contenus sensationnels et des rumeurs en promouvant la fiabilité de l’information de manière structurelle. Sur la base d’une série de critères établis, des mécanismes visant à promouvoir l’authenticité, la fiabilité et la traçabilité des contenus devront être déterminés.

Chapitre 3

Les messageries privées empruntant des logiques d’espace public

La viralité des fausses informations partagées sur les messageries privées est renforcée par l’utilisation de groupes rassemblant parfois des milliers d’utilisateurs. Il est important de définir des règles minimales pour les messageries privées empruntant des logiques d’espace public.

Chapitre 4

La transparence des plateformes structurantes

L’accès aux données qualitatives et quantitatives des plateformes et l’accès à leurs algorithmes demeurent un prérequis à leur évaluation. Il est nécessaire que des obligations de transparence soient imposées aux plateformes afin de pouvoir statuer sur le respect de leurs responsabilités sur les champs précédents, et de manière générale sur leurs modèles économiques et choix algorithmiques.

Comité de pilotage

Le Comité de pilotage est co-présidé par Maria Ressa et Marietje Schaake.

Maria Ressa

Journaliste, directrice du site d’investigation Rappler aux Philippines. Personnalité de l’année du Time magazine en 2018. Membre de la Commission sur l’information et la démocratie.

Marietje Schaake

Ancienne membre du Parlement européen (2009 – 2019). Directrice International Policy du Cyber Policy Center de l’Université de Stanford et présidente du Cyber Peace Institute.

Sinan Aral

David Austin Professeur de gestion, de marketing, d’informatique et de sciences des données au MIT, directeur de l’initiative du MIT sur l’économie numérique (IDE) et partenaire fondateur de Manifest Capital.

Julia Cagé

Auteure de livres sur les médias et la démocratie. Professeure d’économie à Sciences Po et co-directrice de l’axe “Evaluation de la Démocratie” du LIEPP. Spécialisée en économie du développement, économie politique et histoire de l’économie.

Ronald Deibert

Professeur de science politique et directeur du Citizen Lab à la Munk School of Global Affairs & Public Policy, Université de Toronto. Co-fondateur et chercheur principal des projets OpenNet Initiative et Information Warfare Monitor.

Camille François

Directrice de l’innovation de Graphika, entreprise spécialisée dans la détection et l’atténuation de la désinformation et de la manipulation des médias. Auparavant chercheuse principale à Jigsaw.

David Kaye

Ancien rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression de l’ONU. Professeur de droit à l’Université de Californie, Irvine, School of Law.

Roukaya Kasenally

Directrice générale de l’African Media Initiative. Professeure associée à l’Université de Maurice. Présidente de l’Electoral Institute for Sustainable Democracy in Africa.

Edison Lanza

Avocat, ancien rapporteur spécial sur la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme. A dirigé et fondé plusieurs organisations non gouvernementales qui défendent le droit à la liberté d’expression.

Roger McNamee

Auteur de Zucked : waking up to the Facebook catastrophe, investisseur en capital-risque technologique. Co-fondateur de Silver Lake Partners et responsable du T. Rowe Price Science and Technology Fund. Ancien investisseur de Facebook.

Jun Murai

Professeur émérite de l’Université de Keio. Co-directeur du Centre de recherche sur la cyber-citoyenneté de l’université de Keio. Fondateur du réseau UNIX du Japon (JUNET) et du projet WIDE. Connu comme le «père d’Internet» au Japon.

Peter Pomerantsev

Journaliste et producteur de télévision. Chercheur principal invité à l’Institute of Global Affairs de la London School of Economics. Chercheur principal à l’Agora Institute de l’Université Johns Hopkins.

Julie Posetti

Directrice monde de la recherche au Centre international des journalistes. Auparavant, chercheur principal et responsable du projet d’innovation en journalisme au Reuters Institute for the Study of Journalism.

Anya Schiffrin

Ancienne journaliste, directeur de la spécialisation Technologie, médias et communications à la School of International and Public Affairs de la Columbia University et chargé de cours à la School of International and Public Affairs.

Vivian Schiller

Directrice exécutive du programme Aspen Digital. Ancienne PDG de National Public Radio (Etats-Unis) et fondatrice de la Civil Foundation. Membre du conseil d’administration de Reporters sans frontières (RSF) USA.

Wolfgang Schulz

Directeur de l’Institut Humboldt pour Internet et la société. Chargé de cours dans le domaine de l’information et de la communication à la faculté de droit de l’Université de Hambourg. Membre du directoire de l’Institut Hans-Bredow.

Christopher Wylie

Data scientist, lanceur d’alerte de l’affaire Cambridge Analytica. Listé parmi les 100 personnes les plus influentes du TIME magazine. Auteur du livre Mindf*ck: inside Cambridge Analytica’s plot to break the world.